Vanessa Paradis c'est l'enfer !!!

 

 


Tu demandais hier, mon avis sur le bonheur. L'air de rien voilà que tu t'inquiètes ; la paix te ferait donc peur. Je l'attise cet amour. Les brindilles volètent. Tu n'y vois que du feu. C'est sa vie secrète. Pourtant... pourtant... pourtant...

 

Dialogues et Scénario de La fille sur le pont

 

scene 1- studio de télévision (1er extrait)

La femme- Mais vous ne vous entendiez pas bien avec ce garçon? Pourquoi est-ce que ça n'a pas bien commencé?

Adèle- Parce que c'est toujours comme ça avec moi: ça commence mal et ça finit encore plus mal, je tombe jamais sur le bon numéro. Vous savez les papiers collants qu'attirent les mouches , en spirale (elle fait le geste du doigt) , ben c'est moi craché : les histoires moches y en a pas une qui me passe à coté. Faut croire qu'y a des gens comme ça, qui font aspirateur, pour soulager un peu les autres. Je tombe jamais sur le bon numéro. Tout ce que j'essaye ça rate, tout ce que je touche ça se transforme en vacherie.

La femme- comment vous expliquez ça Adèle?

Adèle- Eh ben la poisse, ça s'explique pas hein, c'est...c'est comme l'oreille musicale, si vous voulez, on l'a ou on l'a pas...

 

scene 1- studio de télévision (2eme extrait)

Adèle- Peut-etre que j'ai jamais mérité mieux...ça doit écrit quelque part, je sais pas ou : y en a qui sont faits pour vivre en rigolant. Moi j'ai jamais passé un jour de ma vie sans me faire avoir...Tout ce qu'on m'a promis j'y ai toujours cru...Mais j'ai jamais réussi à rien : ni à servir à quelque chose, ni à compter pour quelqu'un, ni à etre heureuse, ni meme vraiment malheureuse...parce que surement, on doit etre malheureux quand on a perdu quelque chose, mais j'ai jamais rien eu à moi, à part mon manque de bol.

La femme- Comment vous voyez votre avenir Adèle?

Adèle- Je sais pas...Quand j'étais petite, j'avais qu'une seule idée : c'était de grandir, je voulais que ça aille plus vite...

Mais maintenant, je sais pas à quoi ça a servi tout ça, je sais plus...(elle affiche un sourire, ses yeux s'embuent et ses joues se mouillent de larmes) Devenir plus vieille...Ce qu'y a devant moi j'ai l'impression que c'est comme une salle d'attente, dans une grande gare avec des bancs, des courants d'air, et derrière les vitres des tas de gens qui passent à toute allure, sans me voir, uils sont pressés, ils prennent des...des trains, ou des taxis, ils ont quelque part ou aller, quelqu'un à retrouver, et moi je reste assise là, j'attends.

La femme- Mais vous attendez quoi, Adèle?

Un tres long silence.

Adèle- Qu'il m'arrive quelque chose.

 

scene 2- Un pont de Paris   

Gabor- Vous avez l'air d'une fille qui va faire une connerie.

Adèle- ...Non, non, merci, ça va.

Gabor- Mais si enfin...Vous avez l'air desespérée. Mais enfin vous jouez à quoi? A pile ou face? Vous croyez épater qui?

Adèle- Mais personne, j'ai jamais épaté qui que ce soit, c'est pas aujourd'hui que je vais commencer...

Gabor- Vous avez quel age pour etre aussi triste? Hein? Vous avez une maladie grave? Il vous manque un rein, le foie, une jambe?

Adèle- Non, il me manque ...juste un peu de cran, parce que j'ai peur que ce soit glacé.

Gabor- Ben évidemment que c'est glacé, qu'est ce que vous croyez : qu'ils la chauffent?

Adèle- ...Faut pas que j'y pense ,c'est tout.

Gabor- Non, vous avez raison : pensez à des trucs marrants, ça vous donnera un petit coup de pouce.

Adèle- Mais ça va pas etre facile, parce que les trucs marrants c'est pas trop ma spécialité . C'est meme à cause de ça que je suis là, voyez...

Gabor- Vous savez ce que je vois surtout? Je vois qu'il va y avoir du gaspillage...Et ça je ne supporte pas

Adèle- Mais quel gaspillage?

Gabor- Mais vous : on jette pas une ampoule quand elle éclaire encore.

Adèle- ...Oui ben l'ampoule, ça fait un moment qu'elle est naze, figurez-vous...

Gabor- Vous me foutez le bourdon, là.

Adèle- Eh ben restez pas là, je vous ai rien demandé : je suis au bout du rouleau, vous comprenez pas?

Gabor- Mais enfin quel rouleau? Regardez-vous : il est meme pas entamé votre rouleau. Vous traversez une mauvaise passe et puis c'est tout.

 

scene 10- Train    

Gabor- Vous en mettez?

Adèle-  De quoi?

Gabor- Non mais, à votre avis : quand vous vous enfermez aux chiottes avec le premier venu, en général vous mettez quoi? Des boules quiès? Un protège-dents?

Adèle- C'est pas le premier venu ...c'est...il fait de la tachycardie...

Gabor- Et alors?

Adèle- Eh ben alors il a le coeur qui bat trop vite, et...et moi aussi, des fois : j'avais besoin...j'avais envie que quelqu'un me prenne dans ses bras, j'avais besoin d'un peu de douceur!...Et puis, bon...je me suis peut-etre un peu emballée...j'ai pas réfléchi.

Le soldat- Moi non plus : On...on n'a pas réfléchi.

Gabor- Ah ben, comme quoi! Vous étiez faits l'un pour l'autre : à vous deux vous etes à l'abri de la congestion cérébrale, hein, ça...

adèle- Mais c'est de ma faute! Je sais bien que c'est pas une solution, ça fait que colmater les brèches

Le soldat- Quelles brèches?!

Gabor- Mais les siennes : voyez bien qu'elle est felée de partout...( le soldat veut sortir des toilettes pour rejoindre Adèle, mais Gabor lui barre la bouche de son bras gauche)...Non, non non ça ira merci : vous pouvez aller colmater ailleurs.

Le soldat- ...Mais vous etes qui, vous?

Gabor- Une fée. ça ne se voit pas?

 

scenes 82 à 87

Gabor- Non mais, franchement aussi: qu'est ce qui vous a pris de partir avec ce type?

Adèle- Un coup de foudre, ça ne se commande pas. Je sais pas , j'ai eu l'impression qu'il me ressemblait....Il avait l'air tellement triste...Et puis, il m'a promis que ça durerait toujours...

Gabor- ...Toujours!...Non mais, vous l'avez regardé, votre berger grec? Vous etes encore tombée sur un vrai naze, ça se voit d'ici!

Adèle- Ben oui, mais je ne pouvais pas le prévoir non plus.

Gabor- Prévoir quoi?

Adèle- Mais que ça se passerait comme ça. Enfin, surtout si vite...

 

scenes 90 à 99

Adèle- Et vous, ça va?

Gabor- Doucement.

Adèle- Vous y croyez vous à cette histoire de billet déchiré?

Gabor- Quel billet?

Adèle- Celui que vous aviez coupé en deux morceaux, qui valaient rien l'un sans l'autre...Vous y croyez?

Un long silence...

Adèle-  ( A Gabor , angoissée)Vous etes là?... Vous etes là?

Gabor- Oui, je suis là.

Adèle- Toujours dans le show-business?

Gabor- Oh la! De plus en plus.

 

scene 102- Pont de Galata Istanboul

Adèle- Vous, vous avez l'air d'un type qui va faire une connerie...   Vous attendez quoi : que l'eau monte? Vous avez vu, c'est pas facile, hein? On a l'impression qu'il suffit de penser à rien, de se laisser aller...Mais ces trucs là, ça marche jamais...Et puis les ponts, c'est pas tranquille comme point de chute...Y aura toujours quelqu'un pour venir vous faire foutre des remords...  Vous vous etes cassé quelque chose?

Gabor- Of...un tas de chosesFaudrait tout changer, mais ça vaut pas le coup, ça reviendrait plus cher qu'un lanceur de couteaux neuf.

Adèle- ...Mais qu'est ce que j'en ferais moi, d'un lanceur de couteaux neuf?... Vous avez froid?...(Elle caresse doucement la main de Gabor) ...Elle tremble.

Gabor- Vous avez revé. Elle a jamais tremblé.

Adèle- Peut-etre qu'on a revé tous les deux. Et que c'était pas si mal... On y va?

Gabor- Ou ça?

Adèle- N'importe ou. Partout ou on ira, vous trouverez toujours un ou deux couteaux à me lancer, non?...De toute façon, on n'a pas le choix. Quand c'est pas moi qui saute c'est vous, on peut pas continuer...

Gabor- Continuer quoi?

Adèle...A pas etre ensemble.